-Pouvez-vous nous présenter ce « Noé » qui vient de remporter le prix ados 11/13 ans ? 

>C’est un enfant qui attend sa maman à l’école après la classe. En fait sa maman ne viendra pas car elle est morte dans un accident de voiture. Il ne connaît pas son père que sa mère à toujours présenter comme quelqu’un qu’il valait mieux ne pas connaître. Il est pris en charge par ses grands parents paternels qui vont comploter pour lui présenter son père sans lui dire pour qu’il ne le rejette pas aussitôt. Il va faire le deuil de sa mère, mais aussi faire le deuil d’une mère parfaite. Il va comprendre qu’elle a eu des tord, qu’elle n’aurait jamais du l’empêcher de connaître son père.Tout cela se passe dans le milieu des mariniers, que j’aime beaucoup. Je vis moi-même sur une péniche !

-Que vous renvoient tous ces jeunes que vous avez rencontrés dans les collèges des Hautes-Pyrénées ? Ils réagissent à cette histoire. Hier un enfant m’a dit « Noé, il m’a beaucoup ému, c’est le meilleur livre que ne n’ai jamais lu. C’est encore mieux qu’Astérix ! ».

C’est un hommage qui m’a beaucoup fait rire ! Il y a ce milieu des mariniers qui les intéresse énormément, avec la navigation et tout le reste. Mais c’est surtout un roman qui les touche. Le thème de la mort bien sur. En général, on évite de les confronter à ça, on les met à l’écart. Ou ils voient la mort à la télé, mais c’est en dehors d’une histoire. Je trouve que ça fait partie du devoir d’écrivains de parler de drame, de problèmes de ce genre pour les aider à anticiper des choses de la vie comme la mort mais aussi la séparation, les pères ou les mères qui ne sont pas parfaits, la maltraitance. Anticiper pour voir, reconnaître et devenir intelligent par rapport à des choses comme ça. 

-Est-ce un plaisir de rencontrer ces jeunes lecteurs ? 

>L’écriture est une activité solitaire. Il y a un moment où on s’interroge. Beaucoup d’écrivains rencontrent peu leurs lecteurs. Les écrivains « vieillesse » ne le voient que dans les salons. Nous, les écrivains « jeunesse », on passe des heures avec nos lecteurs ! Ces rencontres sont importantes pour moi. Je suis ému à chaque fois. Et puis c’est stimulant ! On a besoin du rendu de nos lecteurs. Il y a la presse, mais c’est nos jeunes lecteurs qu’on voit qui rende le résultat de notre récit plus concret, c’est vraiment touchant. Les enfants sont spontanés, ils osent nous dire les choses telles qu’ils les ressentent !

Propos recueillis par Stéphane Boularand